Le service d’anesthésie-réanimation
L’activité du service couvre les consultations pré-anesthésiques, l’anesthésie, les soins péri-opératoires, la prise en charge de la douleur. Il est en lien avec le service de réanimation et l’unité de surveillance continue (USC).
L’équipe est composée de 8 médecins anesthésistes réanimateurs exerçant une activité temps plein au sein du CHP de l’Europe.
Les « plus » du service
Chaque patient est suivi dans la majorité des cas (hors endoscopies et périodes de vacances) par un seul anesthésiste qui assurera sa prise en charge (consultation pré-anesthésique, acte anesthésique, surveillance en salle de réveil, prise en charge de la douleur).
Assurer la sécurité tout en optimisant le confort du patient
- Informatisation de tous les dossiers d’anesthésie ;
- Mise en place de protocoles respectueux des consignes des sociétés savantes d’anesthésie (douleur, antibiothérapie en lien avec le CLIN, prévention des phlébites.) ;
- Discussion collégiale des dossiers difficiles ;
- Participations et organisation de formations et de congrès d’anesthésie ;
- Une adéquation du nombre de soignants anesthésistes/ nombre de patients (en collaboration avec des infirmières anesthésistes IADE) ;
- Un travail d’équipe au service d’une prise en charge personnalisée du confort et de la sécurité de chacun.
Qu’est-ce que l’anesthésie ?
Il s’agit d’une procédure permettant la réalisation d’un acte chirurgical, diagnostique ou thérapeutique en supprimant ou atténuant la douleur.
Il existe deux principales techniques d’anesthésie :
L’anesthésie générale (AG) qui provoque un état comparable à un sommeil profond. Elle est obtenue en associant un agent hypnotique qui entraine une sédation (atténuation de l’état de conscience) et un agent médicamenteux analgésiant (dérivés très puissant de la morphine) qui provoque une absence de réactivité à toutes les stimulations douloureuses en l’occurrence chirurgicales.
Les effets « doses dépendantes » de ces médicaments ont pour conséquence de réduire l’autonomie respiratoire du patient et nécessite une gestion de la ventilation par le médecin anesthésiste (ventilation au masque, masque laryngé, intubation trachéale, etc…).
Pour certaines interventions sous anesthésie générale et/ou pour faciliter l’introduction de la sonde endotrachéale, un agent curarisant (c’est-à-dire relaxant tous les muscles du corps) peut parfois être employé en peropératoire
L’anesthésie locorégionale (ALR) où seule une partie du corps est insensibilisée : ALR médullaire (péridurale ou rachianesthésie) ou ALR périphérique. Le médecin anesthésiste détermine le ou les nerfs impliqués et les bloque par l’injection à leur proximité d’un agent anesthésique local, sans effet au niveau général.
Il peut s’aider d’un appareil d’échographie (anesthésie locorégionale écho guidée) afin d’optimiser l’efficacité de son injection.
Selon le type de l’anesthésique local utilisé ou de sa réinjection à travers un cathéter positionné au contact du nerf, l’analgésie procurée peut durer de quelques heures à plusieurs jours. L’anesthésie locorégionale périneurale (autour d’un nerf ciblé) est essentiellement utilisée en chirurgie orthopédique, permettant à la fois l’analgésie efficace, bien tolérée et surtout une rééducation par kinésithérapie active et précoce.
Comment choisir la technique anesthésique ?
Lors de la consultation anesthésique, le médecin choisit la technique la plus adaptée en fonction du type d’intervention, de la localisation opératoire, des antécédents médicaux du patient, de l’analgésie postopératoire requise.
Le patient peut faire part de sa préférence mais, après l’en avoir informé, seul le médecin optera finalement pour la technique la plus adaptée.
La consultation pré-anesthésique
Vous avez rencontré votre chirurgien et une date opératoire est fixée : vous devez maintenant prendre rendez-vous avec un anesthésiste.
La consultation pré-anesthésique est obligatoire et doit impérativement avoir lieu au moins 48 heures avant l’intervention (décret 94-1050 du 5 décembre 1994), hors urgences. Les consultations ont lieu au CHP de l’Europe, du lundi au vendredi, sur rendez-vous au 01.39.17.21.00.
Quels sont les risques de l’anesthésie ?
La qualité et la sécurité de l’anesthésie ont évolué très rapidement au cours de trois dernières décennies à travers :
- L’amélioration des agents anesthésiants et une formation plus complète des médecins spécialisés ;
- L’évaluation préopératoire des patients lors de la consultation pré-anesthésique devenue obligatoire ;
- La meilleure connaissance et prise en charge des pathologies à risque, des risques transfusionnels et de la douleur postopératoire ;
Le passage obligatoire dans un Service de Surveillance Post-Interventionnelle. Grâce à ces différentes améliorations, la mortalité imputable à l’anesthésie a été réduite par un facteur 10 en 20 ans, tandis que le nombre annuel d’anesthésies réalisées en France est passé de 3 à 8 millions.
Comment se déroule la consultation pré-anesthésique ?
La consultation a pour but d’examiner le patient, l’interroger sur ses antécédents médicaux et chirurgicaux, ses traitements en cours (pensez à apporter une ordonnance avec les traitements en cours pour faciliter la consultation), ses allergies éventuelles et prescrire si nécessaire certains examens complémentaires (électrocardiogramme, analyses biologiques, avis d’un spécialiste …).
Pendant la consultation, l’anesthésiste informe le patient sur le déroulement de l’anesthésie, lui expose les avantages et les risques liés à l’anesthésie et répond à toutes ses questions.
A l’issue de la consultation, un formulaire de consentement est remis au patient, il devra le signer et le remettre à l’équipe soignante au plus tard le jour de l’intervention.
Dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire, le patient regagne le soir même son domicile. L’anesthésiste lui remet donc une documentation spécifique sur l’anesthésie ambulatoire, indiquant notamment les précautions et recommandations particulières liées à ce type d’anesthésie ainsi que les conseils de sortie pour le retour à la maison.
Prise en charge de la douleur
La lutte contre la douleur est pour tous une priorité au quotidien. Elle s’appuie sur la formation spécifique des médecins, la présence des référents « douleur » au sein des Unités de Soins, la disponibilité de dispositifs d’auto-analgésie contrôlée par le patient.
La prise en charge de la douleur au sein des Unités de Soins repose sur :
- Une évaluation systématique et quotidienne de la douleur des patients par les équipes soignantes, au moyen d’une échelle graduée de 0 à 10 qui leur permet d’indiquer l’intensité de leur douleur.
- Le développement de l’analgésie multimodale (utilisation combinée de plusieurs analgésiques ayant des modes d’action différents et agissant en synergie) : ce protocole de prise en charge de la douleur est récemment très développé et il est particulièrement efficace pour soulager la douleur post-opératoire dans le cadre d’une réhabilitation précoce. Tous les anesthésistes de l’établissement sont formés à l’analgésie multimodale et peuvent donc systématiquement la proposer.
- La technique d’anesthésie locorégionale : elle constitue souvent un des moyens les plus efficaces dans la mise en œuvre de ce protocole d’analgésie multimodale. La disponibilité des pompes d’auto-analgésie contrôlée par le patient (ou Patient-Controlled Analgesia PCA) : grâce à ces pompes PCA, les patients peuvent s’administrer eux-mêmes une dose d’analgésique dès qu’ils en ressentent le besoin.
- Le Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD) est un comité réglementaire et pluridisciplinaire regroupant des représentants de tous les acteurs impliqués dans la prise en charge de la douleur : médecins, infirmiers, kinés, psychologue. Sa mission est d’évaluer et d’améliorer les modalités de prise en charge des douleurs post chirurgicales et médicales des patients.
Le CLUD élabore les protocoles de prise en charge de la douleur, les diffuse à l’ensemble du corps médical et des équipes soignantes et supervise leur mise en œuvre.
Une infirmière référente « douleur » est présente deux jours par semaine. Véritable relais du CLUD au sein des Unités de Soins, les référents « douleur » informent et initient les soignants aux nouvelles procédures et font remonter au CLUD les difficultés rencontrées au quotidien sur le terrain.
Formulaires
- Questionnaires d’anesthésie : A compléter et à apporter à l’anesthésiste que vous allez voir en consultation avant l’intervention. Ne pas oublier les ordonnances des traitements en cours, les éventuels résultats récents d’examens complémentaires (prise de sang, résultats de cardiologie, …).
- Consignes de l’ambulatoire: Si vous avez une intervention prévue en ambulatoire, il faut impérativement compléter le formulaire et respecter les consignes. Le service ambulatoire vous appelle la veille de l’acte prévu pour vous rappeler l’horaire prévu et d’arrivée à la clinique ainsi que les consignes de jeune en fonction de l’acte prévu. Il faut prévoir un accompagnant pour le retour à domicile.
- Information générale sur l’anesthésie: Ces documents sont à compléter et signer et à remettre aux infirmières a l’arrivée à la clinique Info générales anesthésie
- Information sur la cataracte: Si l’intervention prévue est une cataracte, vous devez lire et signer le document d’information. L’anesthésiste de consultation vous expliquera la technique choisie.
- Information sur le bloc axillaire: En cas de chirurgie du membre supérieur (chirurgie de la main orthopédique ou vasculaire, du coude ou de l’avant-bras), un bloc axillaire (anesthésie loco-régionale) vous sera proposé par l’anesthésiste. Ce document d’information est disponible afin de vous expliquer la technique.
- Information sur la transfusion: Nous accordons un soin tout particulier à la gestion de produits sanguins en péri-opératoire. Ces considérations modernes tendent à limiter l’usage des produits sanguins au strict minimum. Nous utilisons si besoin la récupération péri-opératoire de sang pour les chirurgies programmées potentiellement hémorragiques. Malgré tous les efforts mis en place, nous ne pourrons jamais vous garantir l’absence certaine de transfusion. Il restera toujours de rares cas ou seule la transfusion pourra éviter une issue défavorable à un saignement péri-opératoire inattendu. Pour toute question ou inquiétude, n’hésitez pas à en parler à votre anesthésiste ou chirurgien avant l’intervention.